Communications > Par auteur > Hindryckx Marie Noëlle

Former des enseignants professionnels en sciences au secondaire supérieur par une collaboration tout au long du cursus obligatoire
Marie Noëlle Hindryckx  1, *@  , Corentin Poffé  2, *@  , Mélanie Laschet  3, *@  
1 : Didactique des Sciences biologiques
Quartier Agora, B6a, 7 allée du Six Août B-4000 Liège -  Belgique
2 : Didactique des sciences biologiques  (ULiège)  -  Site web
quartier Agora allée du Six Aout, 7 4000 Liège -  Belgique
3 : Didactique des Sciences biologiques ULiège
Quartier Agora, 3 allée du Six Août, B6a 4000 Liège -  Belgique
* : Auteur correspondant

Dans le cadre du cours de didactique des sciences biologiques, la problématique rencontrée est que les étudiants doivent à la fois découvrir et apprendre le métier d'enseignant, mais aussi une profession qui porte la formation scientifique des jeunes, de 2,5 à 18 ans. Nous avons constaté chez nos étudiants une méconnaissance importante des caractéristiques du métier et de la formation des jeunes en sciences, tout au long du continuum. De plus, après leurs études, ils enseignent comme ils l'ont appris : cours théoriques et utilisation massive de supports écrits. Depuis plusieurs années, une collaboration est mise en place avec des étudiants en troisième année de formation d'instituteurs maternels (HECH), autour de la co-construction d'activités scientifiques à mener en duos dans une classe en maternelle. Par ailleurs, une collaboration avec les trois HÉ de la ville de Liège, entre AESI en sciences et AESS, a lieu pour réfléchir aux transitions académiques entre la 3è et la 4è année du secondaire. De plus, les étudiants AESS sont invités à aller observer (2 périodes de sciences) dans des classes du maternel, du primaire et du supérieur non universitaire.

Tous ces éléments, qui ont constitué petit à petit une part significative des enseignements, nous ont poussé à organiser le cours de didactique des sciences autour de la continuité à établir tout au long du cursus obligatoire.

Concrètement, les étudiants débutent leur formation au niveau de l'enseignement maternel et en découvrent les spécificités. Ensuite, ils vont observer des sciences au primaire et effectuent un stage au secondaire supérieur, sous forme d'observations participantes. La collaboration avec les AESI en sciences les confronte ensuite aux transitions entre les degrés et à la progressivité à instaurer dans les contenus et les compétences. Vient ensuite leur stage d'enseignement au secondaire supérieur en sciences dans les deux filières, de transition et de qualification.

Parallèlement, à chaque étape, ils analysent leur ressenti et les apports potentiels du vécu pour acquérir une posture réflexive dont ils sont loin d'être accoutumés.

Que semble apporter cette formation en collaboration, articulée autour du cursus de l'enseignement obligatoire? Même si ces différentes activités étaient déjà présentes dans la formation, commencer par l'activité de collaboration en maternelle force les étudiants à un grand écart entre leurs habitudes et/ou convictions et la réalité du terrain (simplification des concepts, très peu de passage à l'écrit, manipulations nécessaires, hétérogénéité au niveau social et cognitif...). Cela correspond à un « choc de la réalité » pour certains d'entre eux. La récolte des avis des étudiants, nous laisse entrevoir une accélération de la prise de conscience du rôle d'un enseignant et des enjeux de l'apprentissage des sciences, même précoce. De plus, on observe dans la suite de leurs stages, des influences méthodologiques fortes d'autres niveaux d'enseignement (ex. organisation en ateliers, fil rouge pour la leçon, manipulations concrètes...). Ce dispositif articulé autour du continuum pédagogique semble leur permettre d'accéder plus rapidement à des remises en question progressives et profondes et à des méthodologies variées. Certains étudiants adoptent plus volontiers une posture réflexive par rapport aux séquences d'enseignement qu'ils construisent.

Bien entendu, ces constats n'ont pas été quantifiés et ne s'observent pas chez tous les futurs enseignants. Il faudrait donc systématiser les études et vérifier les conditions fines qui permettent au plus grand nombre de bénéficier de ces apports qui tentent surtout à accélérer la prise de conscience et l'action. Dans le contexte actuel de refonte de la formation de tous les enseignants, ces perspectives sont d'autant plus intéressantes à étudier.


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